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« Élucubrations d’une maraîchère allumée… Ou pas…"




 

"Être maraîcher, c’est une évolution permanente

Au tout début c’est la phase de la plénitude :

Vivre au plus près de la nature, tenter de trouver sa place entre le monde végétal, le monde animal, les conditions climatiques, et toutes ces règles que l’on ne comprend pas. On improvise et on apprécie ; on se sent petit mais on fait partie d’un tout.

 

Vient ensuite la deuxième phase : celle du combat. On pense qu’être maraîcher, c’est observer, déduire, s’adapter, esquiver, prévenir, réagir… Des insectes qui s’incrustent, des rongeurs qui dépassent les bornes, des végétaux déboussolés, des graines qui restent dans leur lit… On repousse les limites et on établit des stratégies… Avec plus ou moins de succès on veut tout contrôler…

 

Et puis, un jour, au fil des saisons et des déboires, on prend conscience. C’est ainsi qu’intervient la 3ème phase.

On s’aperçoit un jour qu’être maraîcher c’est vouloir gouverner un royaume qui n’est pas le sien…

Que la nature est un subtil équilibre, complet, fragile, où chaque être vivant à sa place et qu’il convient de trouver la nôtre, au plus vite.

Qu’il ne sert à rien de combattre, qu’observer ne suffira pas …et …que contrôler est impossible.

Alors on baisse les armes et on s’assoie… enfin…

On commence à comprendre : le jardin est le monde et le monde est dans le jardin.

Une découverte qui s’avère aussi palpitante qu’effrayante !

 

C’est ainsi que des liens apparaissent… Les enjeux se font criants… Les insectes qui disparaissent, les fleurs qui ne donnent pas de fruits, le sol qui s’érode, les mares qui s’assèchent, ce ne sont que les 5 premières minutes du 19h…

Tout d’un coup, inondations, incendies et famines ne résonnent plus comme des concepts éloignés mais plutôt comme des prédictions…

Et c’est ainsi qu’un jour, on prend enfin conscience que la nature nous parle, qu’elle nous met en garde… Et qu’il serait prudent de l’écouter… Dès à présent. »

Violette Lognoul

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